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A la découverte de nouvelles espèces ! - Episode 2

Exploration
Lucian Article écrit par Lucian, Spéléologue

Me voici de retour pour poursuivre notre exploration du monde souterrain. Au programme aujourd’hui : les sites que nous avons exploré et la méthode d’échantillonnage utilisée !

 

Tous les habitats souterrains ont été ciblés :

Igue de l’Olivier - Philippe Tyssandier

En ce qui concerne les écosystèmes terrestres, il s’agit des habitats oligotrophiques (c’est-à-dire des milieux pauvres en ressources nutritives), les débris organiques végétaux, le guano, les racines pendantes, mais également les sols environnants.

Les milieux aquatiques échantillonnés sont les ruisselets souterrains, les flaques alimentées par les eaux de percolation, les regards sur les circulations noyées et des milieux interstitiels associés à ces différents habitats…

Ces recherches ont porté sur les grandes zones karstiques du territoire : les Causses de Gramat, de St-Chels et de Limogne.

 

 

Pour la première campagne (printemps-été 2014), une vingtaine de cavités, 5 dolines et 1 station de milieu souterrain superficiel (éboulis de pente) ont été prospectées ainsi que des sols de surface. Les sols et les litières échantillonnés se situent à proximité de chaque site karstique ciblé.

Pour la deuxième campagne (printemps-été 2015), 15 sites ont été échantillonnés, 5 résurgences et 6 rivières souterraines.

Des techniques d’échantillonnage adaptés ont été mises en œuvre. Ce sont toutes des techniques éprouvées pour la collecte de la faune souterraine et édaphique (= de sol).

 

 

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Pour la faune terrestre :

Les collectes à vue sont faites à l’aide d’une pince (gros spécimens, > 5 mm), d’un pinceau ou d’un aspirateur (petits spécimens, < 5 mm), sur le sol, sur les parois, sous les pierres, à proximité des sources de nourriture potentielle, et à la surface des flaques.

Des collectes par piégeage sont prévues avec la pose de pièges laissés pendant 2 à 5 jours, appâtés ou non.

L’extraction de faune à partir d’échantillons de substrat (débris végétaux, racines, sol, mousses) est une méthode très productive pour les arthropodes. Les échantillons sont traités au laboratoire directement ou après tamisage, puis placés sur les grilles des Berlese. Ils sèchent progressivement, amenant la faune a descendre puis tomber dans un pilulier disposé à la base du dispositif. Cette extraction dure 4 à 5 jours.

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour la faune aquatique :

Les habitats aquatiques profonds sont visités en basses eaux avec pose d’appâts. Après un délai de quelques heures, le plongeur vient récupérer le piège. Les animaux sont alors transférés dans l’alcool.

Dans les habitats aquatiques les plus accessibles, les collectes sont réalisées à l’aide d’un filet à plancton (pour les micro-crustacés) ou à l’aide d’un filet à mailles fines (pour les espèces plus grandes) en évitant de prendre trop de sédiment. Les stations sont choisies dans des secteurs à courant d’eau faible, et avec présence de sable ou/et d’argile. Le fitrage est renouvelée plusieurs fois.

Des filets à maille fine sont placés au griffon des sources.

Des méthodes particulières (pompe Bob_Rouch, Karaman-Chappuis) sont utilisées pour la riche faune interstitielle des sédiments. Le filtrage de gours en grotte fournit aussi une telle faune.

Après une séance de tris à la loupe binoculaire, si le site s’avère intéressant, il est retenu pour une nouvelle campagne de prospection ; l’objectif étant alors de réaliser un échantillonnage plus important.

A l’issue de chaque sortie, les collectes réalisées par les différents participants sont réunies et étiquetées. Une étape cruciale pour éviter les mélanges !

 

Dans le prochain épisode : le travail au laboratoire, depuis l'identification des espèces à l'oeil nu pour un premier tri, puis à la loupe, et enfin avec l'utilisation d'instruments plus sophistiqués pour les analyses moléculaires et génétiques…

 

Le projet porté par le Parc naturel régional des Causses du Quercy, avec le soutien de l’Agence de l’Eau Adour-Garonne, associe les spéléologues du CDS 46 et une équipe de l’Institut de Systematique, Evolution et Biodiversité du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris.

 

Contacts :

Sébastien Durand (Parc naturel régional des Causses du Quercy)

Louis Deharveng (Muséum national d’Histoire naturelle de Paris)

Guy Bariviera (Comité départemental de spéléologie du Lot)

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