Partout la nature s’éveille, les fleurs rayonnent au son des abeilles, le paysage a retrouvé toute sa verdoyance. La chaleur vous picote dès le petit matin. On est surpris par le charme des prairies et l’on se sent pris d’une irrésistible envie de plein air. Toutes les conditions sont remplies pour profiter des merveilles du Quercy.
Commencez par aller vous promener le long des sentiers de randonnée, choisissez en un qui passe des vallées aux plateaux. On y voit, discrètes mais nombreuses, les orchidées sauvages qui se dressent fièrement au-dessus de la mêlée. Prenez le temps de vous agenouiller, observez. Ne voyez-vous pas ces formes humaines sous leur casque de couleur ? Ou bien ces faux-bourdons qui attirent les vrais, en jouant la comédie ?
Il est déjà midi. Vous ressentez peu à peu le harassement des premières chaleurs lorsque le sentier caillouteux redevient ce fil aveugle que l’on suit en trainant des pieds, où l’on arrête de trop penser, pour garder des forces, et que la pierre prend peu à peu des aspects de désert.
Si en chemin vous voyez un petit trou sombre dans le calcaire, allez-y fureter. Vous trouverez peut-être une chauve-souris encore assoupie. Ne la dérangez pas ! Contemplez la masse de calcaire qui vous entoure et la douceur de ses formes érodées par l’eau et le temps. Profitez de sa protection et de la fraîcheur qu’elle diffuse.
Et puis, quand vous reviendrez fatigué de votre marche, allez-vous délasser au bord du Vers ou du Célé. On ressort un peu groggy de ces eaux bleues et limpides et l’on s’allonge dans l’herbe pour un bain de soleil. A cette époque le soleil chauffe déjà mais il ne brûle pas encore. On peut s’endormir sans crainte, à l’ombre des buses qui tournoient dans le ciel.
Lorsque que le soleil aura commencé à descendre à l’horizon, repérez un coin de falaise. Gravissez les pentes raides. Là, asseyez-vous pour contempler le paysage. Les roches prennent des couleurs de plus en plus chaudes. La vallée s’ombrage doucement et vous voyez le noir remonter le long des pentes tandis que vous profitez de votre promontoire encore baigné de soleil.
Et puis la nuit tombe et elle reste étonnamment douce. Alors vous pouvez rester encore un peu. Juste pour regarder la nuit. On avait oublié comme elle était belle. Toutes les étoiles sont là, il n’en manque pas une. Il faut tout réapprendre : la Grande ours, Cassiopée, Véga de la lyre. On aura le temps, l’été commence tout juste.
Du sol au ciel, on ne s’ennuie jamais. Et partout c’est beau. Alors, les mots d’André Breton prennent tout leur sens : « j’ai cessé de me désirer ailleurs ».
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