
La lumière artificielle est connue pour perturber le comportement de beaucoup d’espèces (amphibiens, oiseaux, tortues, chauves-souris…), mais peu de travaux ont été menés sur le déplacement nocturne de mammifères terrestres.
En association avec la Fédération départementale des chasseurs du Lot et avec l’accompagnement scientifique du Museum national d’histoire naturelle et du Conseil scientifique du Parc, le Parc a donc souhaité mesurer l’effet de la pollution lumineuse en analysant les passages d’animaux dans des tunnels hydrauliques disposés sous l’autoroute A20, à l’aide de pièges photographiques à infrarouge.
Sur trois ans, les structures ont été soumises à différents traitements lumineux : une première année sans lumière, une deuxième avec éclairage des tunnels et une troisième de nouveau éteinte.
Clotilde Chassoulier, en stage de Master au Parc en 2020 puis 2021 a analysé les données, composées principalement de blaireau d’Europe, renard roux, martre des pins et fouine.
Il en ressort que les blaireaux d’Europe et les renards roux s’aventurent moins dans les tunnels pendant l’année éclairée. En revanche, la lumière artificielle semble peu ou pas impacter la traversée des martres et des fouines. Le retour à la normale, après une perturbation lumineuse, semble très rapide pour le renard roux. Pour le blaireau d’Europe, la résilience est plus lente.
Ces résultats suggèrent que la lumière artificielle peut réduire la connectivité de l'habitat pour certaines espèces et rappellent l’importance de l’extinction de l’éclairage public et privé afin de préserver le fonctionnement « normal » des écosystèmes.